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mardi 1 juillet 2025

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Le podcast a trouvé sa voix

Longtemps réservé aux technophiles et aux passionnés de radio, le podcast a fini par s’imposer comme un canal majeur de consommation de contenus, rassemblant des centaines de millions d’auditeurs réguliers dans le monde. Un exemple emblématique d’innovation freinée par l’humain… avant d’être adoptée grâce à lui. Et un essor qui répond à une soif croissante de personnalisation, de temps long et de liberté.
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Une lente montée en puissance 

Contraction d’« iPod » et de « broadcast » (diffusion), le terme « podcast » apparaît au début des années 2000, à une époque où la convergence entre radio, Internet haut débit et baladeurs numériques ouvre de nouvelles possibilités pour l’audio à la demande. Il faudra pourtant près d’une génération pour que le format s’impose. 

 

D’abord cantonné à une niche, le podcast reste freiné par sa complexité technique, le manque d’habitudes d’écoute et l’absence d’un modèle économique viable. 

 

L’essor des smartphones à la fin des années 2000, la montée en puissance d’applications comme Apple Podcasts ou Spotify, puis le succès de séries emblématiques permettent au format de toucher un public plus large.

 

En 2014, Serial, aux États-Unis, marque un tournant : le podcast prouve alors qu’il peut attirer massivement et offrir une expérience narrative immersive. 

 

La crise Covid et le confinement de 2020 jouent un rôle d’accélérateur, démocratisant l'écoute quotidienne dans un contexte de changements des modes de vie (travail nomade, télétravail, multitâches) et d’appropriation plus large des plateformes audio. 

 

Le podcast bénéficie désormais d’une légitimité et a trouvé plusieurs modèles économiques (publicité, abonnements, financements publics ou institutionnels, etc.), même si la rentabilité reste fragile pour de nombreux indépendants. Le format séduit par la diversité de ses contenus :récits journalistiques et historiques, fictions sonores, témoignages intimes, vulgarisation scientifique, replays d’émissions… 

L’anti-zapping 

Si le podcast s’est progressivement imposé, son adoption a été freinée autant qu’accélérée par des facteurs humains. 

La résistance au changement a constitué un obstacle majeur : habitués à des médias traditionnels (radio, TV), les auditeurs ont mis du temps à intégrer ce format dans leurs usages. Produit hors des circuits institutionnels, il a aussi souffert d’une méfiance initiale envers la qualité et la crédibilité des contenus. 

 

À l’inverse, plusieurs leviers ont favorisé son essor. Le podcast a répondu à une soif croissante de personnalisation et d’intimité, offrant aux auditeurs la liberté de choisir ce qu'ils écoutent, à leur rythme, et les invitant à la pleine attention et à la réflexion plutôt qu’au zapping. 

 

Il a aussi permis l’émergence de récits alternatifs et d’idées nouvelles, donnant une voix à ceux qui étaient peu présents dans les médias classiques. Cette diversité, renforcée par une forte dimension communautaire, a encouragé l’identification, l’échange et l'engagement autour des contenus. 

 

Aujourd’hui, écouter un podcast est devenu un geste du quotidien pour des centaines millions de personnes dans le monde. En France, par exemple, selon une étude de l’ACPM et du CSA, 64% des Français écoutent des podcasts au moins une fois par semaine. 

Le podcast est un bon exemple d’innovation freinée par l’humain… avant d’être adoptée grâce à lui 

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