Paul-François Fournier, Directeur exécutif de Bpifrance Innovation, intervenait sur la table-ronde « Les frontières entre les grands groupes et les start-up sont-elles en train de s'effacer ? » lors de la première édition des « Rencontres de Dumont d'Urville » organisées par Talan, le 31 janvier dernier.
Comment se porte la Frenchtech aujourd'hui ?
PFF : Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un mouvement qui prend de plus en plus d'ampleur, en France mais aussi à l'international, qui est l'envie des jeunes générations de créer leur entreprise. Nous sommes en train d'assister à un changement de culture dans laquelle la start-up est devenue un véritable motto. C'est pourquoi Bpifrance encourage le développement de la « Frenchtech » en finançant 3400 start-up fin 2016. A titre de comparaison, nous en financions 1500 en 2013, ce qui montre bien la dynamique du mouvement.
Comment voyez-vous son évolution ?
PFF : Il faut continuer à s'appuyer sur l'accélérateur qu'est la Frenchtech. La France a dépassé l'Allemagne cette année sur l'activité du capital risque et commence à talonner l'Angleterre. Notre ambition est de créer des licornes qui peuvent devenir de grandes entreprises. Un effort très significatif a été réalisé pour augmenter la taille des fonds d'investissement français et permettre des levées plus importantes. L'objectif est que les start-up puissent avoir une ambition mondiale et être en situation de pouvoir lever 100, 200 millions d'euros, voire plus.
En quoi la Frenchtech bouleverse l'équilibre stratégique des grands groupes ?
PFF : Cet écosystème est un moyen pour permettre et accélérer la transformation des grands groupes. Les mécanismes d'acquisition sont devenus naturels car les innovations et les talents sont de plus en plus à l'extérieur. Mais pour que ces acquisitions changent réellement l'équation stratégique d'un groupe, il faut que la part investie soit majoritaire. Pour prendre un exemple significatif, Google ne prend pas de participation, il achète. Je crois au modèle de la start-up dans le grand groupe mais il faut une volonté très forte du patron de garder ses distances pour rester agile. L'enjeu des grands groupes est donc : comment je me structure pour intégrer les start-up et faire en sorte que les managers restent aussi longtemps que possible ?
Peut-on dire qu'il existe une interdépendance nécessaire entre start-up et grands groupes ?
PFF : En effet. Ce que nous avons fait sur l'écosystème des start-up ne vivra que si cela sert fondamentalement la transformation des grands groupes. Sinon, nous allons avoir deux mondes différents et l'écosystème des start-up a un risque de s'essouffler car le capital-risque qui les finance a besoin de sorties industrielles.
Comment des groupes comme Talan peuvent-ils participer à cette transformation ?
P-F F : Talan a une culture de start-up tout en ayant la taille d'une belle ETI avec un ADN de proximité avec les grands groupes. Talan est probablement un de ces très beaux ponts qui va faciliter les liens entre ces deux mondes.
« La vision « David contre Goliath » pour évoquer les start-up et les grands groupes est dépassée. Aujourd'hui, ce serait plutôt « David avec Goliath » » » Julien Masson, Président de Whyers
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« Le but pour une entreprise établie, c'est d'empêcher par tous les moyens qu'une licorne ou qu'une semi licorne arrive à s'implanter sur sa chaîne de valeur » Jean-Louis Beffa, Président d'honneur de Saint-Gobain
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« L'écosystème Better Together nous permet de répondre à l'ensemble des besoins de nos clients » Mikael Thepaut, Directeur Général de Talan
17 février 2017