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Retours sur le Forum 5G

Le mardi 8 décembre avait lieu un événement exceptionnel en partenariat avec Talan : Le Forum 5G.

bannière Forum 5G, en partenariat avec Nokia, Talan et BPI France

Le mardi 8 décembre dernier, pendant toute une matinée, des spécialistes ont fait le point et un état des lieux de ce qui est annoncé comme la prochaine grande révolution technologique : la 5G.

Deux tables rondes ont réuni des experts issus du monde des start-ups, des opérateurs, des ESN, de la politique et de la société civile autour des sujets suivants : « Déploiement de la 5G : quels enjeux et quelles perspectives ? » et « La 5G : levier d’aménagement numérique des territoires ». Pour cette dernière, Thibault Ducray, directeur général de Talan Labs, était invité à participer. Beaucoup de grands noms comme Olivier Babeau (Président de l’Institut Sapiens), Thierry Boisnon (Président de Nokia France), Christine Hennion (Députée des Hauts-de-Seine) ou Gilles Brégant (Directeur général de l’agence nationale des fréquences) et bien d’autres encore ont répondu présent.

Plusieurs interviews rythmaient ces tables rondes comme celle, passionnante, de Laure de La Raudière (Députée d’Eure-et-Loir). Ainsi dès 2022, la 5G sera accessible par le plus grand nombre en France, et, au-delà, de vrais nouveaux services seront accessibles. Ce sont les enjeux industriels, telles que les lignes de production connectée, de santé, à l’instar de la téléchirurgie, ou encore de mobilité, par exemple les voitures connectées, qui seront les plus symptomatiques et les plus importants. C’est du moins l’avis de Laure de la Raudière qui souligne ce rendez-vous à ne pas manquer pour la compétitivité économique de la France. Au-delà de ces innovations attendues, d’autres un peu moins connues, comme le « Network Slicing », consistant à réserver la bande passante pour des actions particulières, pourraient également surprendre et changer la donne. Il faudra cependant (et c’est un prérequis) lever les appréhensions que soulève la 5G au niveau sanitaire pour l’opinion publique (notons que plus de 28 000 enquêtes au niveau mondial démontrent la totale absence de nocivité pour cette 5e génération des Standards).

Lors de la première table ronde, Gilles Brégant a souligné que le déploiement du réseau 5G était en train de s’accélérer (16 000 sites aujourd’hui pour la 5G vs 52 000 sites pour l'ensemble des opérateurs de la 4G). Tous sont tombés d’accord pour souligner que la 5G est l’élément clé du développement de l'industrie 4.0. Là aussi, la France est un peu en retard, mais elle accélère son déploiement même si cette avancée implique de « réinventer » chaque étape de la digitalisation : de l’interface jusqu’au robot sur la chaîne de production. La 5G permettra à l’industrie de réaliser des économies d’échelle conséquentes. L’industrie n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, le jeu vidéo lui aussi devrait complétement évoluer du fait d’un temps de latence très faible.  Ou bien « l’edge-computing » et les réseaux privés qui devraient émerger pour les moyennes et les grosses entreprises.  Cependant, prérequis incontournable, le déploiement du réseau en France est essentiel. Celui-ci doit se faire de façon responsable en s’inscrivant dans une transition environnementale maîtrisée. C’est bien sûr possible car la démultiplication des "devices" et capteurs connectés spécifiques à la 5G permettra de gérer de façon plus fine et plus ciblée la consommation d’énergie. Cette meilleure gestion pourra aussi s’appliquer aux nouveaux usages du monde professionnel nés de la crise sanitaire (visio-conférence, workplace…etc.) et qui sont responsables d’une récente augmentation de 30 à 50% des consommations d’infrastructures téléphoniques.  Attention aux GAFAM qui ont peu investi sur ces nouvelles infrastructures 5G, mais qui ne manqueront pas d’adosser dessus leurs nouveaux services.

L’interview d’Olivier Leroux, CEO d’Oasis Smart Sim, créateur d’e-sim, et de technologies téléphoniques embarquées était également très intéressante et abordait une dimension « physique » un peu moins connue de la 5G. En virtualisant dans le cloud les fameuses cartes SIM de nos smartphones c’est également une révolution écologique qui s’annonce… Pour l’instant et à titre indicatif, 6 milliards de SIM physiques sont fabriquée chaque année. Leur virtualisation permettra de réduire une partie de l’empreinte écologique que génère l’industrie de la téléphonie.

Lors de la seconde table ronde : « La 5G, levier d’aménagement numérique des territoires », c’est de la « fracture numérique » dont il a été question. Allons-nous être confrontés à une « 5G des villes versus une 5G des champs ? ». Selon la fréquence utilisée pour déployer la 5G, on n’aura évidemment pas accès au même type de service. En effet, il existe une 5G qui porte loin mais qui est moins efficace et une 5G ayant moins de portée, mais beaucoup plus puissante. Si on porte son choix sur cette dernière, il faut installer beaucoup plus de relais et c’est donc un investissement économique beaucoup plus lourd dont il s’agit pour couvrir identiquement les zones rurales et les zones urbaines. Au-delà, la 5G est cependant une réelle promesse d’équité et une possibilité de rattraper rapidement les différences de services qui peuvent exister entre la ville et la campagne (au niveau de la santé, de l’économie, de la mobilité). Il faudra un certain temps avant d’arriver à cet équilibre.  Du coup, la notion « d’aménagement du territoire numérique » devient un concept essentiel, de plus en plus débattu à l’Assemblée Nationale comxme l’a souligné de son côté Christine Hennion (Députée des Hauts de Seine). Quant à Thibault Ducray(directeur général de Talan Labs) pour lui la 5G est annonciateur d’un message fort : « Grâce à la 5G, l’économie numérique se positionne aux côtés des acteurs locaux ». C’est donc un formidable élan pour l’économie locale ! La 5G va permet un accès plus large à la data via, par exemple, les mini-data centers et ainsi créer des services de proximité jusque-là inédits. Au niveau légal, l’attribution des fréquences 5G s’est accompagnée d’une obligation pour les opérateurs de couvrir à minima 45% des territoires, ce qui est nouveau et qui garantit une réduction des disparités. Reste cependant une logique économique qui prime et qui mettra un certain temps à faire disparaître la « fracture » numérique et géographique. La 5G est également synonyme d’accès au réel « Luxe du XXIe siècle » comme le souligne Olivier Babeau. A savoir « le temps, l’espace et les racines ». Le temps pour soi et pour ses proches, les racines grâce à un projet commun avec sa communauté et l’espace… A savoir ne pas devoir compter les mètres carrés dans lesquels on habite. La 5G pourrait d’une certaine façon délocaliser les avantages de la ville… à la campagne… Au final, beaucoup de dimensions « sociétales » autour de la 5G ont émergé, qui pour tous les experts présents, nécessite un débat « citoyen ». Nous devons impérativement nous poser la question de ce progrès numérique face aux enjeux démographiques et environnementaux des dix prochaines années. Selon Thibault Ducray : « la solution vient du dialogue ». Il nous faut imposer une 5G « dimensionnée » » en fonction de ses applications et des risques environnementaux. Cette vision se résume en un mot clé : « l’Usage ». L’entreprise du XXIème siècle est une entreprise forcement numérique et connectée et ce, quelle que soit son activité… Les professionnels de l’IT doivent accompagner cette transformation d’une façon « raisonnable » dans un contexte écologique devenu essentiel. Attention également à ne pas adopter dans l’urgence des technologies étrangères moins respectueuses et « consciencieuses ». Au final, la 5G pose également la question de la Data et de sa gestion autant que celle de l’Intelligence Artificielle ou de la Cyber Sécurité. Aujourd’hui, même si on a le sentiment que les géants du numérique « contrôlent » l’innovation, il n’est pas trop tard pour reprendre la main sur nos infrastructures, et favoriser l’émergence d’un « cloud souverain » géré, développé, inventé par de plus petites structures locales. Une partie de la solution passe également par les jeunes générations qui sont notre avenir et qui ne manquent pas d’idées. Bref, tout est encore possible mais il est temps d’agir.

Beaucoup d’idées et de sujets de réflexion sont ressortis de ce Forum de la 5G que l’on pourra voir et revoir dans son intégralité juste en-dessous.