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Alors que 92% des étudiants interrogés envisagent leur avenir professionnel avec une présence massive des IA génératives, les entreprises tardent à les adopter, marquant une fracture avec les nouvelles générations

Dans un contexte d'essor fulgurant de l'IA générative pour la production de contenus textuels, et alors qu'OpenAI déploie en cette fin d'année sa technologie phare Advanced Voice qui transforme son chabot ChatGPT en véritable assistant vocal en temps réel, les entreprises accusent un retard notable face à l’arrivée de jeunes diplômés qui se forment progressivement à ces technologies. Ce décalage soulève des questions sur la capacité des entreprises à s’adapter à ces nouveaux outils et à préparer un environnement de travail moderne et efficace pour les futurs talents.

En effet, 92% des étudiants interrogés envisagent leur quotidien professionnel avec une présence massive de l’IA selon une étude réalisée par le Pôle Léonard de Vinci et Talan[1]. En plus de son utilisation dans le cadre des études, l’IA est devenue un véritable outil professionnel essentiel pour les futurs talents : 88% d’entre eux estiment important qu’une entreprise mette les IA génératives à la disposition de ses collaborateurs et 65% considèrent que la présence des IA génératives fait partie des principaux critères de choix de leur future entreprise et ce, devant la politique RSE de l’entreprise (63%).

Pourtant, si l’on compare ces chiffres au baromètre 2024 « Les Français et les IA génératives » Ifop pour Talan[2], publié en avril 2024, seuls 31% des actifs salariés déclarent que leur entreprise a intégré les IA génératives au process de travail ou a l’intention de le faire. À contrario, 41% affirment de manière catégorique que leur organisation ne compte pas faire appel à l’utilisation de ces nouvelles technologies.

Cet écart considérable de vision, de méthodes de travail et d’usages révèle une fracture que l’on peut qualifier de futur choc générationnel entre les nouvelles générations et les salariés et directions des entreprises. Ces dernières ne se préparent pas suffisamment à cette évolution technologique qui s’accélère un peu plus chaque mois. « Cela doit les interpeler pour qu’elles prennent très vite la mesure de ce phénomène. Les entreprises doivent anticiper dès maintenant l’arrivée de ces jeunes diplômés dont les méthodes de travail vont être impactées par les IA génératives et leurs avantages concrets. », précise Laurent Cervoni, Directeur du Centre de Recherche et d’Innovation du groupe Talan.

Ces deux études apportent également des insights qui soulignent l'urgence pour les entreprises de se trouver à l’avant-poste de cette révolution technologique dans une logique d’attractivité mais aussi de hausse de la productivité. En effet, les utilisateurs de l’IA générative reconnaissent à 80% ses bénéfices et estiment gagner 38% de productivité et d’efficacité en les utilisant. Ils sont même 46% des 18-24 ans à estimer cette hausse de la productivité à plus de 40%.

« Les jeunes talents qui arrivent sur le marché du travail et toutes celles et ceux qui utilisent les IA génératives reconnaissent un gain d’efficacité dans certaines activités grâce à ces technologies. En investissant dès aujourd’hui dans la formation et une meilleure compréhension de ces technologies, les entreprises vont devenir plus attractives et compétitives. Elles vont pouvoir faire des choix éclairés sur les meilleures solutions à déployer en fonction des usages et offriront ainsi à leurs salariés un cadre de travail plus en phase avec leurs aspirations. », poursuit Laurent Cervoni.

 


[1] Étude réalisée par le Pôle Léonard de Vinci et Talan auprès de 1 600 étudiants de 4ème année d’études supérieures dans le cadre du Hackathon transversal autour des enjeux sociétaux de l’IA / Mai 2024.

[2] Baromètre 2024 Ifop pour Talan « Les Français et les IA génératives » : une enquête menée auprès d’un échantillon de 1103 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus / Avril 2024.